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LA VIE RURALE.


Vous possédez cet art mystérieux, ce don
De marier les fleurs, d’assortir les nuances.
Tout de vos doigts légers connaît les influences ;
Vous feriez adorer même un brin de chardon.

Explique qui voudra comment se fait la chose ;
Mais, dès qu’il est de vous, le chef-d’œuvre est complet.
La pervenche reçoit le parfum de l’œillet,
Et la glycine en pleurs se penche sur la rose.

Et puis, sous ce bouquet qui s’étale si bien,
Un volume entr’ouvert repose au pied du vase.
Livre heureux ! mon orgueil ira jusqu’à l’extase,
Si jamais, sous vos fleurs, ce volume est le mien.