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CE QUI SE DIT DANS LES BRANCHES.

J’ai langui, j’ai pleuré, je me suis morfondu.
Colombe sans pitié, voulez-vous que je meure ?
S’il le faut, du trépas je devancerai l’heure.
Trois chemins au tombeau devant moi sont ouverts :
Je puis sur le roc vif tomber du haut des airs ;
Je puis plonger dans l’onde, une pierre à la patte ;
Manger de certaine herbe, ou de quelque acétate ;
Je puis, je l’oubliais, mourir aussi de faim.
Laquelle de ces morts choisirai-je à la fin ?
Difficulté du choix, cruelle alternative !
Hélas !… dans l’embarras, autant vaut que je vive ! »

Cependant, à son fils, oisillon faible encor,
L’hirondelle enseignait l’art du vol, de l’essor.
Penchée au bord du nid : « Courage, ouvre ton aile !
Vois-tu comme je fais ?… à ton tour, disait-elle.
Lance-toi,… pars…

Lance-toi,… pars…— Hélas ! répondait l’écolier,
Impossible ; je sens la terreur me lier.
Le vertige me prend, rien qu’à voir cet abîme.

— Eh bien, ferme les yeux, enfant pusillanime !
Tu n’as qu’à te laisser tomber de ton seul poids ;