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IV

LA MAISON DU PÂTRE

Ce soir-là, par un ciel brumeux à l’horizon,
Par un vent qui sans doute apportait du poison,
Au coin du bois, au bord de la mare verdâtre,
Elle était triste à voir, l’humble maison du pâtre !
La grande épidémie, effroi de tout vivant,
Avait emporté l’homme, atteint deux jours avant.
Sa jeune veuve, hélas ! Jeanne la chevrière,
À son tour maintenant reposait dans la bière.
Sous ce toit vieux et sombre, au retour de la nuit,
Elle gisait encor : les voisins avaient fui ;
Seuls, deux petits enfants sur le seuil de la porte
Restaient avec un chien, les enfants de la morte.