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LA VIE RURALE.

Les auteurs de ton goût, que je crois peu nombreux,
Et ces rares tableaux, collections choisies,
Que le juif, à prix d’or, cède à tes fantaisies.

Quelques arbres anciens, ignorant les hivers,
Ombragent ce logis ; groupe aimable et divers,
Peupliers d’Italie où la vigne s’accroche,
Lentisques d’Orient, pins sortis de la roche ;
Tu sais, ce pin sonore, aux accents continus,
Que le divin Maro nomme arguta pinus !

Quant au sol de labour, il dort encore en friche,
Et tu ferais ailleurs une moisson plus riche.
Je dis plus : sous un ciel qui devrait le sécher,
Il garde l’eau qu’il boit ; mais on peut l’étancher ;
Et, parmi les beaux-arts appris dans ton jeune âge,
Tu n’as pas, que je pense, oublié le drainage.

Que ferais-je valoir encor ? Les alentours
De plaisirs variés occuperaient tes jours :
Sur un plateau qui touche à ce riant domaine,
Un village est assis, d’origine romaine.
Dignes de ce berceau, les filles de l’endroit
S’écartent rarement, dit-on, du sentier droit.