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LA FIN DE L’ÉPOPÉE


I

« C’est trop longtemps errer ! Par ces champs, par ces bois,
Par ces monts, où toi seule, ô Diane ! me vois,
C’est marcher trop longtemps, appesanti par l’âge.
A quoi me sert d’ailleurs cet éternel voyage ?
Que sert de visiter sans cesse d’autres lieux,
A qui porte la nuit dans le pli de ses yeux ?
Aveugle, il pourra bien, d’une oreille attentive,
Recueillir toute voix ou joyeuse ou plaintive,
Du vent dans les rameaux écouter les accords.
Écouter l’Océan qui gémit à ses bords,
Et surtout, vers les murs où l’instinct le ramène.
Cet ineffable son de la parole humaine ;
Mais les traits du tableau, la couleur, le contour,
Tout cela s’est éteint, tout a fui sans retour.