Page:Autran - Œuvres complètes, t5, 1877.djvu/159

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« Cherche pour l’ébranler, cherche un timide enfant,
» Si vaillant que tu sois, je suis prêt à la lutte.
» Cette heure va marquer ou ta mort ou ma chute ;
» Mais, en face des dieux, gardiens des serments,
» Prenons, si tu m’en crois, de saints engagements.
» Toi mort, je jure ici d’épargner un outrage
» Au rival dont je sais admirer le courage ;
» Fais le même serment ! — Non, garde tes traités,
» Non, non, répond Achille aux accents irrités,
» Je n’aventure en rien les droits de ma vengeance.
» Depuis quand les agneaux sont-ils d’intelligence
» Avec les loups des bois ? Il faut qu’un de nous deux
» Succombe, et le vainqueur fera selon ses vœux ! »

« Hector, sentant alors que son heure est venue,
Sur le héros divin lève sa lame nue.
D’un geste non moins prompt, Achille tend le fer.
Tel, dans l’ombre des nuits étincelle Vesper,
Tel on voit, dans la main de l’enfant de Pelée,
Reluire coup sur coup son glaive, arme étoilée.
Il s’élève, il s’abaisse, il monte et redescend ;
Terrible, il semble vivre et demander du sang !
Hector, qui de Priam soutient toute la race,
Avait mis, ce jour-là, sa plus forte cuirasse,