Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/104

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nom du vrai Dieu ; et par ce Dieu, par l’eau, par le chrême et le sel qui confèrent le saint baptême, je vous adjure de me saluer en retour !

Mais les quatorze chevaliers, laissant là leurs chevaux, s’enfuient à toutes jambes.

Les yeux d’Auberon s’enflammèrent de colère ; il frappa son cor d’un de ses doigts, et aussitôt se déchaîna une tempête épouvantable. La pluie et le vent faisaient rage, la foudre brisait les arbres, les bêtes éperdues fuyaient de toutes parts. Les Français, remplis d’effroi, précipitent leur course. Mais au bout d’une demi-heure, ils trouvent devant eux un torrent écumeux qui bondit avec fracas.

— Hélas ! dit Huon, nous sommes pris. Quelle folie j’ai faite d’entrer dans cette forêt !

— Ne craignez rien, dit Géreaume, tout cela n’est qu’enchantement. Ce torrent, nous pouvons le passer à pied sec.

Mais au même moment tout avait disparu, et la tempête s’était apaisée.