Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/118

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— Voilà un endroit où il ferait bon s’arrêter pour souper, dit Huon. Nous avons des provisions qu’Auberon nous a données ; mettons les nappes sur l’herbe et voyons si le hanap fera son office.

Ils s’asseyent, ils mangent, et dans les mains de Huon le hanap se remplit sans cesse.

— Par ma foi, dit Huon, c’est Dieu qui m’a inspiré de parler à ce nain. Il m’aime véritablement, et il m’a fait un présent inestimable. Quand je serai revenu en France, j’aurai grand plaisir à le présenter à l’empereur Charles : s’il ne peut pas y boire, nous mènerons grande joie. Mais hélas ! que dis-je ? à quelles folies vais-je penser ? Je ne sais pas si je reverrai jamais la France. Je serais plus rassuré si je pouvais croire à la vertu de ce cor ; et vraiment il faut que je l’éprouve et que je sache si Auberon entendra mon appel.

Il porte le cor à sa bouche, mais Géreaume lui saisit le bras.