Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/120

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— Ah ! seigneurs, s’écrie-t-il, nous sommes perdus !

— C’est bien fait ! dit Géreaume.

— Tais-toi, dit Huon ; laisse-moi parler.

Les yeux d’Auberon sont pleins de colère.

— Huon, crie-t-il, où donc est l’ennemi qui te menace ? Comment as-tu si vite oublié mes ordres ?

— Sire, dit Huon, pardonnez-moi pour l’amour de Dieu ; je vais tout vous dire. Nous nous sommes arrêtés dans cette prairie pour souper, nous avons éprouvé votre hanap, et nous l’avons trouvé merveilleux ; mais je n’avais pas fait l’essai du cor, et je n’osais pas affronter les périls que j’ai devant moi sans m’être assuré que je pouvais compter sur vous. Maintenant je sais que toutes vos paroles sont véridiques et je me repens d’avoir eu un moment de doute. Pardonnez-moi pour l’amour de Dieu, ou bien, voici mon épée : frappez.

Auberon sourit.