Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/169

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se leva Huon réunit ses hommes.

— Seigneurs, leur dit-il, il faut nous quitter : je m’en vais ; restez ici une quinzaine. Si dans quinze jours vous ne me revoyez pas, retournez en France ; saluez pour moi l’empereur Charlemagne et dites-lui que je ne suis pas revenu.

— Une quinzaine ? dit Géreaume. Nous vous attendrons ici un an tout entier.

— Que Dieu vous en sache gré ! dit Huon.

Il revêtit alors son armure, ceignit son épée, pendit à son cou le cor d’ivoire, attacha le bon hanap à sa ceinture, et passa à son bras l’anneau d’Orgueilleux. Puis il prit congé de ses hommes, les embrassa tous l’un après l’autre et leur recommanda sa cousine. Il y eut alors bien des larmes pleurées.

Huon descendit du château, il s’avança vers la mer ; Sibylle et tous les chevaliers, des fenêtres du château, le suivirent longtemps des yeux.