Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/223

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votre père ? Nous allons vous conduire à votre oncle, le roi Ivorin, qui vous punira comme vous le méritez. Et quant à celui-ci, nous allons lui couper la tête.

— Ah ! seigneurs, dit Esclarmonde, faites de moi tout ce que vous voudrez, mais ne lui faites pas de mal.

— Eh bien ! on ne le tuera pas, mais c’est toute la pitié que nous aurons de lui.

Ils le saisirent, le dépouillèrent de tous ses vêtements, lui bandèrent les yeux, lui lièrent les poings, et le laissèrent ainsi sur le rivage.

Ils emmenèrent Esclarmonde, qui pleurait et se tordait les mains, dans le navire qui les attendait, et bientôt ils furent hors de vue.

Le vent les emporta loin du chemin qu’ils voulaient suivre et les obligea de s’arrêter au port d’Aufalerne, dans la ville de l’amiral Galafre ; ils jetèrent l’ancre sous la grande tour. L’amiral était à sa fenêtre ; il vit aborder le vaisseau et descendit aussitôt pour le visiter, amenant avec lui