Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/225

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les galiots se défendirent avec fureur. Mais ils n’étaient pas en nombre ; ils furent tous tués, excepté un, qui sauta à terre et parvint à s’enfuir.

Esclarmonde fut conduite au palais.

— Demoiselle, lui dit Galafre, votre beauté m’a pris le cœur. Vous avez perdu votre père, qui était amiral comme moi ; demain je veux vous épouser.

— Ah ! sire, dit-elle, j’ai grand chagrin ! Quand je me suis vue en péril, j’ai fait un vœu à Mahomet, c’est de ne pas me marier avant deux ans. Je m’en repens à cause de vous, mais vous ne voudriez pas me faire manquer à mon vœu.

— Non, dit Galafre ; restez ici, et quand le temps sera venu, vous serez ma femme.

— Jésus, dit Esclarmonde tout bas, aidez-moi dans cette épreuve ! Il n’est pas de tourments que je ne souffre pour garder ma foi à mon ami.


Cependant le galiot qui avait échappé au massacre de ses compagnons était allé