Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/257

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— Qu’avez-vous, belle ? dit Galafre.

— Sire, c’est une douleur subite qui m’a prise au côté. Laissez-moi parler à ce Français ; peut-être saura-t-il donner un remède à mon mal.

— Parlez-lui, dit l’amiral.

Tous deux s’écartèrent et parlèrent à voix basse.

— Géreaume, dit Esclarmonde, pour l’amour de Dieu, qui t’a amené ici ?

— C’est la tempête. Mais que savez-vous de Huon ?

— Ah ! dit-elle, il doit être mort. Quand on m’a enlevée d’auprès de lui, je l’ai laissé sur le rivage d’une île, nu, les yeux bandés et les poings garrottés. Que Dieu ait pitié de son âme ! Galafre m’a prise et veut m’épouser, mais je me garde bien de lui et je me garderai de tout autre. Si tu peux me tirer d’ici, emmène-moi dans la douce France : je me ferai nonne dans un couvent, et je prierai pour l’âme du pauvre bachelier.