Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/27

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aux messagers, je vous prie de vous reposer cette nuit dans mon palais : je vous y ferai avoir toutes vos aises, et au matin vous pourrez vous en retourner.

— Grand merci, dame, mais nous ne pouvons nous arrêter : il nous faut aller porter votre réponse. Que dirons-nous à l’empereur ?

— Seigneurs, dit Huon, vous direz à Charles au fier visage que nous irons en France à sa cour ; nous irons de notre plein gré ; nous baiserons le cordouan de son pied. Et nous remercions Charlemagne de s’être souvenu de deux orphelins.

— Enfants, dit la dame, vous allez partir pour la cour ; vous n’irez pas comme des vilains et des vagabonds : vous emmènerez vos dix meilleurs chevaliers, et trente sommiers chargés de mes richesses. Et maintenant, faites honneur à ces deux courtois messagers : pour leurs palefrois donnez-leur de grands destriers et pour