Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/280

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— Va-t’en, lui dit-il, trouver l’abbé de Saint-Maurice ; porte-lui saluts et amitiés, et dis-lui que Huon de Bordeaux, qui revient d’outre la mer Rouge, lui demande à dîner, qu’il fasse préparer un bon repas, et qu’il ne regarde pas à dépense : je ne lui coûterai rien.

Quand l’abbé reçut le message, il fut rempli de joie. Il appela tous ses moines.

— Revêtez-vous, dit-il, et suivez-moi. Tous se revêtirent, prirent leurs croix, leurs livres, leurs encensoirs, et s’en allèrent en chantant à la rencontre de Huon.

Quand Huon les vit venir, il descendit de cheval ; ainsi firent tous les autres barons et dame Esclarmonde elle-même. L’abbé embrassa Huon en pleurant, ainsi que le bon prévôt Guirré ; mais quant à Géreaume, il ne le reconnut pas. Après le dîner, qui fut plantureux :

— Eh bien ! Huon, dit l’abbé, comment avez-vous accompli votre message ?

— Mais très bien, dit Huon. J’ai les moustaches et les dents, et je ramène la