Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/55

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ravager ma terre et accabler de maux les pauvres gens qui n’en peuvent mais ? Me voici en votre présence, et je ne m’enfuirai pas, quoi qu’il m’en doive arriver ; je me remets au jugement des barons de France.

— Il parle bien ! disent les Français. Voyons ce que va répondre Amauri.

— Naimes, dit l’empereur, conseillez-moi ; que dois-je faire ?

— Sire, dit Naimes, qu’Amauri nous explique pourquoi votre fils était allé, le haubert vêtu, se cacher dans ce bois. Que cherchait-il ?

— Je vais vous le dire, répond Amauri, et si je mens d’un mot, que Dieu me confonde ! Hier soir, Charlot, votre fils, vint me trouver et me demanda d’aller à la chasse avec lui ; j’y consentis : hélas ! j’en ai grand regret. Vous savez que Thierri d’Ardenne, qui nous fait la guerre, vient souvent faire des courses jusque près de la ville. Pour plus de sûreté, nous sortîmes armés. Ce matin, nous étions dans le bois que vous savez, nous avions lancé