Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/84

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Jésus après avoir pleuré à ses pieds. Et je ne t’enjoins aucune pénitence.

— Saint Père, dit Huon, que Dieu vous en sache gré !

— Maintenant, dit le pape, tu vas aller à Brindes : tu trouveras là Garin le marinier, qui est le maître de tout le port. Il est de Saint-Omer et ton cousin et le mien ; je vais te faire donner pour lui de bonnes lettres, que tu lui présenteras en le saluant de ma part, et je te promets qu’il t’accueillera bien.

Il appela son chapelain et lui fit écrire un bref dans lequel il disait à Garin que le damoiseau qui le lui remettrait était le fils de Seguin de Bordeaux, qu’il le traitât comme il aurait fait le pape lui-même, et qu’il l’aidât pour son passage. Il fit clore le bref, et on le munit de son sceau.

— Beau neveu, dit le pape, reste avec moi cette nuit.

— Grand merci, Saint Père, dit Huon, mais je ne puis m’arrêter. J’ai trop