Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/89

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dant, venez avec moi : vous passerez la nuit dans mon hôtel, et demain, quand le soleil sera levé, nous partirons pour le Saint Sépulcre.

Huon suivit Garin dans sa maison. Je ne vous parlerai pas de la bonne chère qu’il y trouva. Le soir, quand on eut soupé, on alla dormir.

Le lendemain matin, Garin était levé avant tout le monde. Il appela sa femme.

— Dame, dit-il, il me faut partir avec Huon ; c’est mon cousin : je dois le secourir dans sa grande épreuve. Comportez-vous bien en mon absence et gardez bien nos deux enfants. Ne pleurez pas ; vous me reverrez bientôt.

Hélas ! elle ne devait plus le revoir jamais.

Ils descendirent au port où le vaisseau était déjà prêt. On y mit en grande abondance et du pain et de la chair salée et du biscuit, du vin vieux et de l’hypocras et maint baril d’eau douce. On y introduisit les grands destriers et les palefrois et les