Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/91

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protégez-moi dans ce voyage et permettez que je fasse ma paix avec le roi Charlemagne !

Il se releva, baisa l’autel, y mit son offrande et sortit du Temple avec tous ses chevaliers.

— Seigneurs, dit-il, vous pouvez maintenant vous en retourner et porter mon salut au roi Charles.

— Que dites-vous là ? répondirent-ils doucement. Rien ne nous empêchera d’aller avec vous jusqu’à la mer Rouge.

— Grand merci, seigneurs, dit Huon.

Ils remontèrent à cheval, et les voilà en route.

Ils traversèrent des terres étranges, le royaume de Fémenie où il n’habite que des femmes ; puis la terre des Comains : ce sont des gens qui ne connaissent pas le blé ; ils ne mangent que de la chair crue et couchent en plein air, se couvrant de leurs oreilles ; ils sont plus velus que des chiens, mais ils ne font de mal à personne. Ils passèrent ensuite par la terre