Page:Avezac-Lavigne - Diderot et la Société du baron d’Holbach, 1875.djvu/154

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

se réduit à simplifier les principes producteurs des phénomènes naturels ; et à résoudre, avec le secours de l’analogie, de l’expérience et des observations, la foule des effets individuels en un petit nombre de causes générales ; mais les causes de ces causes nous échapperont toujours. Les derniers ressorts, les premiers principes, voilà l’écueil éternel de la curiosité humaine… »

Dans le Neuvième essai sur l’entendement humain, qui forme le chapitre intitulé : De la Raison des bêtes, Hume s’exprime ainsi : « Il paraît évident qu’à bien des égards les bêtes s’instruisent par l’expérience, aussi bien que l’homme, et que, comme lui, elles infèrent les mêmes événements des mêmes causes. L’ignorance et l’inexpérience des jeunes animaux se distinguent manifestement de la ruse et de la sagacité des vieux, à qui de longues observations ont appris à éviter ce qui blesse et à poursuivre ce qui donne du plaisir.

» Cette vérité est mise encore dans un plus grand jour par les effets que produisent l’éducation et la discipline sur tous les animaux qui, par des récompenses et des punitions, dispensées à propos, peuvent être dressés aux actions les plus contraires à leurs instincts et à leurs penchants naturels. Or, quand les animaux attendent, des objets présents, les mêmes suites qu’ils ont toujours expérimentées dans les cas semblables, il est impossible que cette induction soit fondée sur une chaîne de raisonnements, par lesquels ils concluraient que des événements semblables doivent se trouver à la suite