Page:Avezac-Lavigne - Diderot et la Société du baron d’Holbach, 1875.djvu/155

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d’objets semblables, et que la marche de la nature demeure toujours régulière à cet égard. C’est la coutume, et la coutume seule, qui engage les animaux à inférer les suites ordinaires de chaque objet qui frappe leurs sens ; c’est elle qui, à la présence d’un objet, excite dans leur imagination cette conception forte et vive d’un autre objet, d’où naît le sentiment que nous nommons croyance. Et l’on ne saurait expliquer autrement cette opération, ni dans les classes supérieures, ni dans les classes inférieures des êtres, doués de sensations qui parviennent à notre connaissance. »

En morale, Hume reconnaît dans la nature humaine des sentiments désintéressés. Or, le seul fait de cette constatation nous dévoile un moyen de perfectionnement, jusqu’alors inemployé, au grand dommage de la morale. On conçoit, en effet, que ces dispositions bienveillantes peuvent être développées par l’éducation et servir à l’amélioration individuelle et collective.

L’influence du penseur écossais sur son ami Adam Smith et sur l’école des économistes français, ne saurait être niée. La division du travail, ou, en d’autres termes, la décomposition du travail industriel en fonctions distinctes, accomplies par des personnes différentes, était implicitement admise par Hume, qui avait effectué cette décomposition en divisant l’industrie en deux branches : celle des agriculteurs, et celle des manufacturiers[1].

  1. Discours politiques. Discours I : du Commerce.