Page:Avezac-Lavigne - Diderot et la Société du baron d’Holbach, 1875.djvu/187

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frères[1], qui ne se sont pas encore aperçus ; ce n’a pas été faute d’allées, de venues, de pourparlers, de négociations mâles et femelles. La fin de tout cela, c’est que les deux frères ne se sont point raccommodés, et que la sœur et le frère, qui étaient bien ensemble, seront brouillés. Cela me peine beaucoup ; je n’ai trouvé qu’un moyen de m’étourdir là-dessus, c’est de travailler du matin au soir : c’est ce que je fais et continuerai de faire. »

Diderot ne resta que peu de temps chez sa sœur, et fit route pour Bourbonne, où il retrouva Grimm, qui ne s’était arrêté qu’un jour à Langres. Pendant son séjour à Bourbonne, le Philosophe, toujours guidé par des vues d’intérêt public, rechercha tout ce qui lui parut de nature à augmenter l’efficacité des bains. Il fit porter surtout ses investigations sur la nature des eaux thermales, la cause qui les produit, leurs effets sur l’organisme. Ses réflexions sur la cause productrice des eaux thermales, en général, le conduisirent à une hypothèse sur le système du monde, par laquelle il semble prévoir celle que Laplace a développée plus tard : « Combien de vicissitudes, dit-il[2], dans l’espace immense qui s’étend au-dessus de nos têtes. Combien d’autres dans les entrailles profondes de la terre… Un jour, il y aura des déserts où la race humaine fourmille. Les volcans semblent communiquer de l’un à l’autre pôle. Lorsque l’un mugit en Islande, un autre parle

  1. Diderot et son frère le chanoine.
  2. Voy. le Voyage à Bourbonne et à Langres.