Page:Avezac-Lavigne - Diderot et la Société du baron d’Holbach, 1875.djvu/190

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Si ceux qui ont reproché à Diderot les vers qui précèdent, en trouvent la forme défectueuse, ils n’ont qu’à se reporter à la page 109, et ils verront que leur critique s’adresse également à Voltaire. C’est en termes encore plus énergiques, que le poète donne le moyen de mettre fin à la querelle des Jansénistes et des Jésuites. S’ils attaquent la pensée elle-même, ils prouvent qu’ils aiment les prêtres et les rois, et sans doute qu’ils ont leur motifs pour cela ; de même que Diderot avait ses raisons pour les haïr. Il faut convenir, en tous cas, que l’ignoble règne de Louis XV n’était pas fait pour modifier ses sentiments.

Un livre auquel le baron travaillait depuis longtemps, et pour la composition duquel il avait fait souvent appel à l’obligeance et au profond savoir du Philosophe, venait de paraître.

Depuis longtemps aucune publication n’avait produit un soulèvement aussi général. L’élévation du sujet traité, la valeur scientifique de l’auteur,

    Rendez hommage au Dieu d’amour
    Aimez et buvez tour à tour.
    Buvez pour aimer davantage.
    Que j’entende, au gré du désir,
    Et les éclats de l’allégresse
    Et l’accent doux de la tendresse,
    Le choc du verre et le bruit du soupir.
    Au frontispice de mon Code
    Il est écrit : sois heureux à ta mode ;
    Car tel est notre bon plaisir.

    Fait l’an septante et mil sept cent.
    Au petit Carrousel, en la cour de Marsan ;
    Assis près d’une femme aimable,
    Le cœur nu sur la main, les coudes sur la table,
    Signé Denis, sans terre, ni château
    Roi par la grâce du gâteau.