Page:Avezac-Lavigne - Diderot et la Société du baron d’Holbach, 1875.djvu/213

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» Une des fautes les plus communes, c’est de prendre, en tout genre, des cas particuliers pour des faits généraux, et d’écrire sur ses lettres en cent façons différentes : À Orléans, toutes les aubergistes sont acariâtres et rousses. Vous abrégerez votre séjour et vous vous épargnerez bien des erreurs si vous consultez l’homme instruit et expérimenté du pays sur les choses que vous désirez savoir. L’entretien avec des hommes choisis dans les diverses conditions, vous instruira plus en deux matinées, que vous ne recueilleriez de dix ans d’observations et de séjour. »

Il eut encore le plaisir de retrouver en Hollande un ancien ami, qu’il avait connu jadis chez d’Holbach, le baron de Gleichen, du temps qu’il était ministre de Danemark en France. « On n’a guère plus de lumières, plus d’esprit, de finesse et de goût que lui ; nous fîmes ensemble plusieurs voyages, entre autres celui de Harlem. Nous allâmes à l’opéra comique ; on joua les Chasseurs, avec Zémire et Azor, en hollandais ou en flamand, nous n’entendîmes que la musique et ne sentîmes que plus vivement le mérite de Grétry ; quelque facilité qu’aient les vers du poète, ils nous parurent autant de poids attachés aux pieds du cygne à qui ils ôtaient la légèreté de son vol. M. le baron de Gleichen avait beaucoup d’esprit ; se croyait malade et il était promené de contrées en contrées par son

    s’asseyant pas un moment à côté de ceux qui les habitent avec lui. »