Page:Avezac-Lavigne - Diderot et la Société du baron d’Holbach, 1875.djvu/259

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gravure que dans la Correspondance littéraire Grimm appelle un chef-d’œuvre. Nous allons donner l’opinion du critique des Salons sur les portraits qu’on a fait de lui de son temps. À propos du précédent, il s’exprime en ces termes : « Sans l’exagération de tous les traits, dans la gravure qu’on a faite d’après le crayon de Greuze, je serais infiniment mieux que dans le tableau de Michel Vanloo. J’ai un masque qui trompe l’artiste. Soit qu’il y ait trop de choses fondues ensemble, soit que les impressions de mon âme, se succédant très-rapidement et se peignant toutes sur mon visage, l’œil du peintre ne me trouvant pas le même d’un moment à l’autre, sa tâche devient beaucoup plus difficile qu’il ne croyait. Je n’ai été bien fait que par un pauvre diable appelé Garant, qui m’attrapa comme il arrive à un sot qui dit un bon mot. Celui qui voit mon portrait par Garant me voit : Ecco il vero pulcinello. M. Grimm l’a fait graver, mais il ne le communique pas[1]. J’oubliais parmi les bons portraits de moi, le buste de mademoiselle Collot, surtout le dernier qui appartenait à M. Grimm, mon ami. Il est bien, il est très-bien ; il a pris chez lui la place d’un autre que son maître, M. Falconet, avait fait et qui n’était pas bien. Lorsque Falconet eut vu le buste de son élève, il prit un marteau et cassa le sien devant elle[2]..... »

  1. C’est le portrait qui sera placé en tête de la belle édition des Œuvres complètes de Diderot, publiée par MM. Garnier frères, avec le concours de M. Assézat.
  2. Salon de 1771.