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BAPTISTERE, ſ. m. Lieu ou édifice dans lequel on conſerve l’eau pour baptiſer. C’étoit anciennement une petite Egliſe auprès d’une grande, où l’on adminiſtroit le Baptême, comme le Baptiſtere de S. Jean de Latran à Rome. M. Fleuri dit que cet édifice étoit ordinairement bâti en rond, ayant un enfoncement où l’on deſcendoit par quelques marches pour entrer dans l’eau (car c’étoit proprement un bain) ; qu’on ſe contenta enſuite d’une grande cuve de marbre ou de porphyre comme une baignoire ; & qu’enfin on le réduiſit à un baſſin ſemblable à celui des Fonts d’aujourd’hui. Le même Auteur (M. Fleuri) ajoute que le Baptiſtere étoit orné de peintures convenables à ce Sacrement, & meublé de pluſieurs vaſes d’or & d’argent pour garder les Saintes-Huiles, & pour verſer l’eau. Ceux-ci étoient ſouvent en forme d’agneaux & de cerfs, pour repréſenter par l’un l’Agneau Paſcal, & par le cerf pour marquer le deſir des ames qui cherchent Dieu, comme un cerf altéré cherche une fontaine, ſuivant l’expreſſion du Pſeaume XLI. On y voyoit l’image de Saint Jean-Baptiſte, & une colombe d’or ou d’argent ſuſpendue, pour caractériſer encore plus particulierement l’uſage du Baptiſtere. (Voyez les Mœurs des Chrétiens, tit. XXXVI.)

Aujourd’hui le Baptiſtere eſt une chapelle où ſont les Fonts Baptiſmaux, eſpéce de fontaine ou réſervoir qui contient les eaux dont on ſe ſert pour le Baptême ; & on donne le nom de Fonts Baptiſmaux à cette chapelle.

BAR, ſ. m. Eſpéce de civiere avec laquelle les Ouvriers-Maçons portent des pierres de peu de groſſeur.

BARAQUE ou HUTTE, ſ. f. Petite maiſon conſtruite de charpente, revêtue de planches de bateau, & couverte de doſſes, élevée près d’un grand attelier, pour la commodité des ouvriers, & pour ſervir quelquefois de magaſin pendant l’hyver, & de retraire pendant l’été.

BARBACANE, ſ. f. C’eſt une ouverture étroite & longue en hauteur, qu’on laiſſe aux murs qui ſoutiennent les terres pour donner de l’air & écouler les eaux. On la pratique lorſqu’on bâtit en des lieux ſujets à l’inondation. On la nomme auſſi Canoniere ou Ventouſe.

BARDEAU, ſ. m. Petit ais de merrain en forme de tuile ou de latte de dix ou douze pouces de long ſur ſix à ſept de large, dont on ſe ſert pour couvrir les bâtimens peu conſidérables, tels que les apentis, moulins, &c.

BARDER, v. act. C’eſt charger une pierre ſur un chariot, ſur un bar (voyez Bar) pour l’amener du chantier au pied du tas.

BARDEUR, ſ. m. On nomme ainſi les ouvriers qui tirent les pierres ſur un chariot, ou qui les portent ſur un bar du chantier au pied du tas.

BARRE, ſ. f. C’eſt le nom général de toute piéce de bois longue & mince, qui ſert a entretenir les ais d’une cloiſon, & à d’autres uſages. Ce mot vient, ſelon M. Ménage, du latin Barra, perche.

Barre d’appui. C’eſt dans une rampe d’eſcalier ou un balcon de fer, la Barre de fer applati ſur laquelle on s’appuye, & dont les arêtes doivent être rabatues.

Barre de croiſée. C’eſt le nom de toute Barre de bois ou de fer, qu’on met eu dedans ſur les volets & contre-vents de croiſée, & ſur les fermetures de boutique.

Barre de trémie. Voyez Bande de trémie.

Barres a queues. Ce ſont des Barres qui entrent dans les montans, comme celles des portes de granges qui ſont à bâtis, & dont les Barres ſont emmanchées à queue d’aronde dans les montans.

Barre d’Audience. C’eſt dans une chambre où l’on rend la Juſtice, l’enclos du parquet, fait d’une ſorte cloiſon de bois de chêne de trois à quatre pieds de hauteur, où les Avocats ſe rangent pour plaider les cauſes, comme à la Grand-Chambre du Parlement de Paris. On la nomme en quelques endroits Auditoire ; & c’eſt ce que les Anciens appelloient Cauſidica, ſelon Vitruve.

BARREAU, ſ. m. Voyez Barre.

Barreau de fer. Nom qu’on donne à tout fer employé de ſa groſſeur.

Barreau montant de coſtiere. C’eſt le Barreau où une porte de fer eſt pendue ;

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