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et profondément constitutionnel. Les droits de tous, voilà ses devoirs ; ils sont sans cesse présens à sa pensée ; les vœux de l’infortune, voilà ses affections ; elles remplissent constamment son cœur ; insensiblement sa pensée et ses affections se propagent ; lorsqu’elles se seront établies jusque dans l’âme des Français qui furent les partisans les plus passionnés de l’ordre ancien, et de ceux qui furent les provocateurs les plus ardens de l’ordre nouveau, alors l’œuvre royale sera terminée ; l’harmonie sociale sera rétablie ; la révolution sera consommée ; il n’y aura plus ni ordre ancien, ni ordre nouveau ; il n’y aura plus qu’un Peuple, une Constitution et un Monarque.

Voilà, Monsieur, le but généreux auquel le Roi aspire, mais qu’il ne précipite pas afin d’être plus sûr de l’obtenir.

Et c’est en cela seulement que l’esprit de son gouvernement diffère de celui qui lui serait imprimé par des hommes très-éclairés, fortement pénétrés de l’importance et de la grandeur des droits popu-

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