Page:Azaïs - Troisième Lettre à M. le Vte de Châteaubriand, pair de France, sur ses projets politiques, et sur la situation actuelle des choses et des esprits.djvu/26

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tinguée, dans les fastes de l’espèce humaine, par la fixité qu’elle a donné au caractère de l’homme ; saisissant toutes ses affections dès leur naissance, les soumettant à une concentration presque surnaturelle, cette religion puissante a comme suspendu la mobilité du cœur humain ; elle l’a remplacée, à la fois, par de la ferveur et de la constance. Jamais les mœurs de l’homme ne se sont montrées plus fortes, plus soutenues, plus austères que chez les Peuples Catholiques ; c’est aussi de cette force, de cette permanence, que l’honneur des anciens nobles avait reçu sa profondeur opiniâtre. L’honneur est un sentiment impossible à toute âme faible et légère. Or, toute âme naturellement sensible, qui, de plus, sera sincèrement livrée à la Foi catholique, portera jusques à l’enthousiasme l’énergie et la vivacité de tous les sentimens.

Que l’on se rappelle maintenant les premières années de la Révolution Française ! Avec quelle intimité vraie et ardente ne