Page:Azaïs - Troisième Lettre à M. le Vte de Châteaubriand, pair de France, sur ses projets politiques, et sur la situation actuelle des choses et des esprits.djvu/47

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solennité, le rétablissement de la religion et de la Monarchie ! Par des tableaux si énergiques, et de sa force, et de nos dangers, ne l’invoque-t-il pas encore ?

Voilà, Monsieur, l’effet réel que vous avez produit. Comme poète, vous pouvez vous en applaudir. Mais, je le répète : comme Français, vous avez commis une grande imprudence.

Laissez faire, Monsieur, et le temps et le Gouvernement ; l’un et l’autre conspirent pour que la mémoire de Napoléon soit bientôt réduite aux dimensions qui lui seront conservées par l’histoire. N’exaltez pas ces dimensions dans un sens, afin que, par une réaction nécessaire, ses partisans irréfléchis ne l’exaltent pas dans un autre. Le Gouvernement Français, et tous les Gouvernemens de l’Europe, ont raison de désirer qu’en ce moment on l’oublie, et que, pour cela surtout, des écrivains inconsidérés, des écrivains imprévoyans, ne l’attaquent pas avec exagération et injustice.