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LA DÉCORATION PEINTE ET SCULPTÉE




LES VITRAUX

51. Vitrail de Bonlieu (Creuse).

On a vu que les sévères doctrines de saint Bernard s’élevaient contre tout décor superflu dans les églises de l’Ordre et qu’elles recommandaient la plus austère simplicité.

En 1134, le Chapitre général prescrit que les verrières « doivent être blanches, sans croix et sans peinture[1] ». Cette ordonnance fut certainement observée à Fontenay ; mais, des anciens vitraux, aucun fragment n’est parvenu jusqu’à nous. Par les panneaux conservés dans les abbayes contemporaines de Bonlieu, d’Obazine et de Pontigny (fig. 51, 52 et 53), on peut aisément se faire une idée de ce que devaient être ces verrières, probablement exécutées dans le couvent, par les religieux eux-mêmes.

52. Vitrail d’Obazine (Corrèze).

On se bornait à découper les verres blancs ou légèrement teintés de gris verdâtre, suivant des formes géométriques ou ornementales, et à les assembler solidement par de larges plombs soudés et contre-soudés à chaque intersection. C’est ce parti, fort décoratif du reste, qui a été suivi dans la reconstitution des vitraux de Fontenay, en s’inspirant surtout de ceux de Bonlieu et d’Obazine.

Jusqu’au xiiie siècle, les prescriptions de la règle furent scrupuleusement suivies, et

  1. Institut, capit. gen. cist., cap. LXXXI, ap. Nom. cist., 271.