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même, en 1182, le Chapitre général ordonna de détruire en l’espace de deux ans tous les vitraux peints et de couleur, qui auraient été établis contrairement à ces instructions. Seules, les abbayes bénédictines, devenues cisterciennes, pouvaient conserver leurs vitraux[1].

Les religieux devinrent impatients d’enrichir leurs églises, à mesure que la règle se relâchait de sa sévérité : en Italie ceux de Fossanova tournent très ingénieusement la défense en fixant contre le verre blanc de minces lamelles de plomb percées de trous ronds et formant ainsi de longs perlés ; cet expédient n’était pas de la peinture, mais en avait toutes les apparences. (Communication due à l’obligeance de M. Enlart.)

Toute décoration peinte était également prohibée. Aussi n’a-t-on découvert sur les murs de l’église que les traces d’un décor des plus rudimentaires, composé d’assises brun-rouge, exécutées à la fresque, sur fond blanc. Les quelques fragments, qui peuvent à peine se distinguer sur la paroi de la galerie occidentale du cloître, ne sont que du xvie siècle. Ces peintures représentaient les quatre grands prophètes dont les noms, celui de David entre autres, se lisaient encore il y a peu d’années.

53. Vitrail cistercien de l’abbaye de Pontigny.
(xiie siècle)
  1. Institut. capit. gen. cist., dist. I, cap. III, ap. Nom. cist., 275.