Page:Bégule - Les vitraux du Moyen âge et de la Renaissance dans la région lyonnaise.pdf/112

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
‹( 79 )›
Cl. L. B.
Saint Nicolas        Saint Michel        Saint Jean-Baptiste.
Fig. 85. — Vitrail de l’église de Beaujeu

xve siècle

nef et du chœur. On ne saurait cependant admettre une reconstruction ou un remaniement postérieur de cette partie de l’édifice, le lourd clocher carré qui surmonte la coupole, aux baies géminées en plein cintre, étant contemporain de l’abside. L’adoption de l’arc brisé est ici d’autant plus rationnelle que cette forme d’arc est la plus à même de résister à l’énorme poussée de la coupole et du clocher. Saint-Nicolas de Beaujeu nous offre donc un exemple des plus typiques et l’un des plus anciens dans notre région lyonnaise du mélange intime de l’arc plein cintre et de l’arc brisé, dès le début du douzième siècle.

Sur la nef, qui a perdu tout caractère, ainsi que la façade, s’ouvrent quatre chapelles ajoutées au quinzième siècle. Les fenêtres de ces chapelles conservent encore des restes importants des anciens vitraux dont la plus grande partie disparut au commencement du siècle dernier.

1re chapelle, côté droit. — La fenêtre, divisée en trois baies, possède son vitrail, composé de trois figures chaudement colorées, surmontée d’architecture en grisaille rehaussée de jaune à l’argent (fig. 85). Au centre, saint Michel, couvert d’une armure, frappe de son glaive le démon qui se cramponne à l’une de ses jambes et griffe la croix de l’écu de l’archange. La tête de saint Michel, encadrée d’une blonde chevelure, est bien caractéristique de l’art du quinzième siècle. À droite, saint Jean-Baptiste porte l’Agnus Dei, et, à gauche, saint Nicolas bénit les enfants