de Tours, du Mans, de Troyes, d’Auxerre, de Sens et de tant d’autres villes ; la Sainte-Chapelle de Paris, toutes les églises de Rouen et de Troyes.
Mais, en dehors de ces vastes et somptueux ensembles, dus le plus souvent à des munificences royales, princières, religieuses ou corporatives, quelle prodigieuse floraison de verrières n’admirons—nous pas encore dans ces très nombreuses et modestes églises ou chapelles rurales de la Champagne, de l’Île-de-France et aussi de la Bretagne !
Ce sont ces innombrables verrières qui, avec les tapisseries à sujets sacrés ou profanes, représentent la plus grande partie de la peinture monumentale dans notre pays pendant le Moyen Age et le commencement de la Renaissance. Toutes méritent, à des titres divers, d’attirer l’attention des chercheurs ; elles offrent des documents à l’étude des costumes, de la symbolique, de l’iconographie, à l’histoire même de la France.
Nous n’avons pas la prétention de faire ici l’histoire du vitrail en général. Cette étude a été souvent faite, et bien faite. Sans parler des pionniers qui ont frayé la voie. comme 'Emeric David, de Caumont, Langlois, Brongniard, il suffit de rappeler Viollet-le- Duc, Labarte, de Lasteyrie, Olivier -Merson, Ottin et, plus récemment, Lucien Magne et Émile Mâle[1].
Nous nous bornerons quant à nous à rappeler sommairement les caractères principaux du vitrail à ses différentes époques, en insistant sur les particularités de technique et de style propres à notre province, pour n’avoir pas à y revenir lorsque nous aborderons la description (les œuvres.
’antiquité gréco-romaine a connu les vitrages de verre. Des fragments de vitres ont été trouvés à Pompéi. Dans notre région même, les fouilles de Trion, à Lyon, ont mis au jour des débris de verres soufflés en tables à la manière de nos verres à vitres. Mais ces verres sont incolores. Les verres de couleur paraissent avoir été employés. dans l’antiquité, moins à garnir des baies qu’à revêtir des parois. comme des marbres ou des mosaïques : des fragments de semblables revêtements ont été trouvés à Lyon même, parmi les remblais qui
- ↑ Plus anciennement Le Vieil, en 1774, avait publié son Histoire de la peinture sur verre, ouvrage précieux, malgré les erreurs inévitables d’un auteur praticien, qui écrivait à une époque où son art était à peu près tombé dans l’oubli.