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Du côté de l’épître : saint Simon et saint Mathias, saint Philippe et saint Barthélémy, figures en grande partie modernes, refaites en 1850, Seules les bordures en grisaille ont été conservées. À la suite, saint André et saint Pierre sont dans un bon état de conservation (fig. 58).

Vis-à-vis ; en continuant à la suite de la fenêtre centrale, dont il sera question plus loin : saint Jean et saint Jacques le Majeur, saint Thomas et Mathieu, saint Jacques et saint Jude. Ces damiers personnages sont malheureusement modernes en très grande partie. Actuellement, l’État s’occupe de les faire restaurer, eux aussi, comme les prophètes de Thibaud.

Fig. 59. — Tête du prophète Ézéchiel, xiiiesiècle
Panneau ancien. (Collection L. B)

Dans ces différentes figures, la science du verrier s’est manifestée avec une admirable maîtrise. En raison de la grande hauteur où elles sont placées, le peintre n’a pas hésité à employer des moyens audacieux pour rendre ses figures saisissantes, conformes au caractère de majesté qu’elles représentent, et surtout très lisibles par la simplicité de l’exécution. C’est ainsi que les yeux, découpés dans un verre blanc grisâtre, se détachent de même que les barbes blanches sur un ton de chair chaudement coloré et sans que les plombs qui les sertissent soient même visibles d’en bas. Il est allé jusqu’à mettre en plomb les lèvres de saint Pierre et celles de saint André (fig. 58) taillées dans un verre rouge.

On peut observer que plusieurs personnages sont identiques comme dessin et exécutés sur les mêmes cartons avec de simples changements dans la coloration des draperies, de même qu’on le constate souvent à Chartres, à Troyes, à Clermont-Ferrand, etc. La question d’économie et de temps pouvait très bien être invoquée, mais il faut aussi se rappeler que les maîtres verriers de nos cathédrales s’occupaient moins de faire des tableaux isolés que des ensembles décoratifs, harmonieusement compris comme grandes lignes et éclat des colorations.