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siècle[1]. Ce caractère, ainsi que le dessin des crochets des couronnements en feuilles de chêne qui figurent aussi dans le fond des quatre-lobes, nous autorise à donner à cette verrière une date sensiblement postérieure à celle des fenêtres voisines. Ajoutons que les griffes du lion des armoiries du soubassement sont colorées en jaune à l’aide du chlorure d’argent dont l’emploi ne remonte qu’au commencement du quatorzième siècle. Ce détail suffit pour justifier notre assertion.


FENÊTRES LATÉRALES DU TRANSEPT

Fig. 66. — Saint Maurice


Au milieu du siècle dernier, les fenêtres du transept possédaient encore de très curieux vitraux du quinzième siècle, provenant de l’ancienne église des Célestins. Comme ils étaient en état de dégradation, au lieu de les restaurer, on préféra les détruire et ils furent remplacés par d’insignifiants pastiches des Prophètes du chœur.

Les vitraux du transept septentrional représentaient saint Pierre, en costume de Pape, entre deux personnages que l’abbé Jacques avait pris, l’un pour un chanoine, l’autre pour un chevalier attaché au Chapitre. C’est ce dernier que nous reproduisons (fig. 66), d’après le dessin de M. de Lasteyrie, exécuté avant la disparition de la verrière. En réalité, il s’agissait d’un saint Maurice, clairement désigné par l’inscription mauricius. L’armure est celle des hommes d’armes du quinzième siècle. Le saint, nimbé de rouge, tient à la main une bannière armoriée d’un griffon, constituant les armes du Chapitre, qui explique l’erreur de l’abbé Jacques.

Dans le transept méridional on voyait encore, vers 1845, trois vitraux de la même époque et de la même provenance : la Vierge et saint Jean au pied de la Croix.

  1. À titre de comparaison, il est intéressant de rapprocher ce vitrail d’une plaque d’ivoire du quatorzième siècle faisant partie de la collection léguée au Trésor de la cathédrale par S. E. le cardinal de Bonald (fig. l3).