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Le décor translucide de cette rose est constitué par une très riche mosaïque, chaudement colorée, à dominantes rouge et bleu, sur laquelle se détachent deux écussons aux armes de Charles de Bourbon. C’est là un intéressant spécimen de vitrail en mosaïque de la fin du quinzième siècle, pouvant rivaliser comme éclat avec les plus belles œuvres du treizième.

L’atmosphère créée par toutes ces verrières s’harmonisait de façon parfaite avec le caractère de la décoration sculptée sur laquelle les figures sombres de Maréchal font malheureusement régner une obscurité presque complète.

Les vitraux de la chapelle des Bourbons furent exécutés de 1501 à 1503 par Pierre de Paix, alors maître-verrier de la cathédrale[1]

Fig. 73. — Armes de l’archevêque Philippe de Thurey
(Vitraux de la nef de la Cathédrale de Lyon.)
  1. La cathédrale de Lyon n’était assurément pas la seule église de la ville à posséder d’anciens vitraux. La vaste Saint-Nizier, dans laquelle étaient élus la membres du Consulat lyonnais, possédait, à n’en pas douter, de précieuses dues à la munificence des consuls de la haute bourgeoisie, aussi bien que des nombreuses confréries titulaires des chapelles. Mais, Saint-Nizier, peut-être plus encore que les autres églises lyonnaises, eut à subir les terribles dévastations des calvinistes en 1562 et les assauts des révolutionnaires de 1793, surtout au moment du siège de Lyon, la flèche de l’édifice servant de point de mire aux bombes de la Convention.
    Toute l’ancienne vitrerie a disparu et ses débris, qui subsistaient encore en 1850, furent successivement arrachés lors de l’établissement des vitraux modernes des chapelles, dans la seconde moitié du siècle dernier. Vers 1868, comme nous avons pu le constater, il existait encore dans les chapelles latérales de nombreux panneaux armoriés et principalement dans la chapelle de Sainte-Élisabeth de Hongrie, dans le collatéral du midi.
    La historiens lyonnais, en décrivant l’ancienne église paroissiale Saint-Georges, réunie à la Commanderie de l’ordre de Malte, dont les tours massives se reflétaient dans les eaux de la Saône, ont mentionné les verrières aux couleurs éclatantes qui éclairaient l’abside dont elles étaient contemporaines. Ce chœur, édifié au quinzième siècle, était remarquable par la hardiesse des piliers, l’élancement des nervures et la grâce des clefs pendantes. Nous ne sommes malheureusement pas renseignés sur la composition de ce décor translucide.