Page:Béland-Mathieu - Mes quatres années de captivité en Belgique, La Canadienne, Janvier 1920.djvu/20

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

face des Boches qui se retournèrent de son côté avec un air plutôt intrigué.

Un autre commandement du chef, qui, cette fois, est crié à pleine gorge par ta troupe : « À Paris ! » et les gamins de retraiter à reculons vers l’endroit d’où ils étaient partis. Et les spectateurs de rire.

Un des officiers cria : « Los ! » (Allez-vous en !). Les gamins se dispersèrent et s’enfuirent à toutes jambes. Des incidents de ce genre, dans lesquels les adultes ont souvent joué un rôle étaient d’occurrence quotidienne à Anvers.

Et la vie passait, monotone et dure, dans l’invincible anxiété de l’attente, dans l’espoir secret d’une prochaine délivrance.


Ma mise en liberté



DÉLIVRANCE ! Après quatre années de captivité, j’ai entendu la musique de ce mot le 15 mai 1918. Mon père avait reçu la nouvelle de sa mise en liberté vers la fin d’avril 1918. Il m’annonça lui-même l’heureuse nouvelle dans une lettre où il me prévenait que je recevrais probablement la permission d’aller le rejoindre en Hollande.