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L’aide aux réfugiés



MA mère et mes sœurs, durant l’exode de la population civile des faubourgs et de la ville d’Anvers vers la Hollande, nous nous sommes empressées d’entourer les vieillards des deux sexes et les petits enfants, de tous les soins possibles pendant leur séjour forcé à Cappellen, et particulièrement durant les dernières nuits qui précédèrent la chute de la ville.


Le château qu’habitait l’auteur à Cappellen, en Belgique.

Si nous n’avons pas quitté Cappellen pour la Hollande, c’est que mon père et ma mère désiraient rester sur le théâtre des hostilités où l’un donnait ses soins aux blessés et aux malades et l’autre ses secours aux pauvres de la société de St-Vincent de Paul. Ce n’est qu’après le départ de mon père pour sa longue captivité en Allemagne, que j’ai moi-même assumé le rôle de « Petite canadienne, sœur des pauvres. »

Mais avant de parler de cette organisation que nous avions établie à Cappellen, je désire vous donner quelques détails en rapport de la seconde arrestation de mon père, détails que mon père lui-même a toujours ignorés jusqu’au moment où j’ai pu le retrouver en Hollande après trois ans de séparation.


Arrestation de mon père



UN JOUR, deux soldats allemands se présentèrent au château et ordonnèrent à mon père de les suivre à Anvers. C’était, si j’ai bonne mémoire le 15 mai, 1915. Nous passâmes toute la journée dans les plus grandes inquiétudes. Ma mère et moi, nous nous rendîmes à la maison communale pour insister