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Sur mes genoux prends ta place.
Chauffons-nous, chauffons-nous bien.

L’ombre s’avance, et la nuit
Roule son char sur la neige.
Rose, l’amour nous protége ;
C’est pour nous que le jour fuit.
Mais un couple nous arrive ;
Joyeux amis, beauté vive,
Entrez tous deux sans qui-vive !
Le plaisir n’y perdra rien.
Moins de froid que de tendresse,
Autour du feu qu’on se presse.
Chauffons-nous, chauffons-nous bien.

Les caresses ont cessé
Devant la lampe indiscrète.
Un festin que Rose apprête,
Gaîment par nous est dressé.
Notre ami s’est fait, à table,
D’un brigand bien redoutable
Et d’un spectre épouvantable
Le fidèle historien.
Tandis que le punch s’allume,
Beau du feu qui le consume,
Chauffons-nous, chauffons-nous bien.

Sombre hiver, sous tes glaçons
Ensevelis la nature ;
Ton aquilon, qui murmure,
Ne peut troubler nos chansons.
Notre esprit, qu’amour seconde,