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obtiendra peut-être plus de succès que je n’ose en espérer pour mon recueil. Le moment serait mal choisi pour publier des chansons, si la futilité même des productions n’était une recommandation, à une époque où l’on a plus besoin de se distraire que de s’occuper. Souhaitons que bientôt l’on puisse lire des poèmes épiques, sans souhaiter néanmoins qu’il en paraisse autant que chaque année voit éclore de chansonniers nouveaux.


POST-SCRIPTUM DE 1821.


Je crois inutile d’ajouter aucune réflexion à cette préface du recueil chantant que je publiai à la fin de 1815. J’ai fait depuis quelques tentatives pour étendre le domaine de la chanson. Le succès seul peut les justifier. Des amateurs du genre pourront se plaindre de la gravité de certains sujets que j’ai cru pouvoir traiter. Voici ma réponse : La chanson vit de l’inspiration du moment ; notre époque est sérieuse, même un peu triste : j’ai dû prendre le ton qu’elle m’a donné ; il est probable que je ne l’aurais pas choisi. Je pourrais repousser ainsi plusieurs autres critiques, s’il n’était naturel de penser qu’on accordera trop peu d’attention à ces chansons pour qu’il soit nécessaire de les défendre sérieusement. Un recueil de chansons est et sera toujours un livre sans conséquence.