LES HIRONDELLES
Captif au rivage du Maure,
Un guerrier, courbé sous ses fers,
Disait : Je vous revois encore,
Oiseaux ennemis des hivers.
Hirondelles, que l’espérance
Suit jusqu’en ces brûlants climats,
Sans doute vous quittez la France :
De mon pays ne me parlez-vous pas ?
Depuis trois ans je vous conjure
De m’apporter un souvenir
Du vallon où ma vie obscure
Se berçait d’un doux avenir.
Au détour d’une eau qui chemine
À flots purs, sous de frais lilas,
Vous avez vu notre chaumine :
De ce vallon ne me parlez-vous pas ?
L’une de vous peut-être est née
Au toit où j’ai reçu le jour ;
Là d’une mère infortunée
Vous avez dû plaindre l’amour.