Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LE VOYAGE IMAGINAIRE
1824
Air : Muse des bois et des accords champêtres (Air noté ♫)
L’Automne accourt, et sur son aile humide
M’apporte encor de nouvelles douleurs.
Toujours souffrant, toujours pauvre et timide,
De ma gaîté je vois pâlir les fleurs.
Arrachez-moi des fanges de Lutèce ;
Sous un beau ciel mes yeux devaient s’ouvrir.
Tout jeune aussi, je rêvais à la Grèce ;
C’est là, c’est là que je voudrais mourir.
En vain faut-il qu’on me traduise Homère,
Oui, je fus Grec ; Pythagore a raison.
Sous Périclès j’eus Athènes pour mère ;
Je visitai Socrate en sa prison.
De Phidias j’encensai les merveilles ;
De l’Ilissus j’ai vu les bords fleurir.
J’ai sur l’Hymète éveillé les abeilles ;
C’est là, c’est là que je voudrais mourir.
Dieux ! qu’un seul jour, éblouissant ma vue,
Ce beau soleil me réchauffe le cœur !