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la même cour, et en présence du même Dieu[1], de qui émane toute justice. »

Après une demi-heure de délibération, la cour rentre et monsieur le président prononce l’arrêt suivant :

« En ce qui touche la première partie des conclusions de Béranger ;

« Considérant que le ministère public n’a point requis la distraction d’aucun des chefs de prévention portés contre le sieur de Béranger, ce qui serait d’ailleurs hors de ses attributions ;

« Dit qu’il n’y a lieu à donner acte au prévenu de la déclaration qu’il attribue au ministère public.

« En ce qui touche la prescription ;

« Considérant que le moyen de prescription, invoqué par le prévenu devant les premiers juges, a été rejeté par l’arrêt de mise en prévention ; que cet arrêt n’a pas été attaqué par la voie de recours en cassation, seule voie qui lui était ouverte pour en suspendre l’exécution ; sans s’arrêter aux conclusions de Béranger, ordonne qu’il sera plaidé au fond. »

Aussitôt après la prononciation de l’arrêt, Me Dupin commence sa plaidoirie sur le fond. Il s’exprime en ces termes :


« Messieurs les jurés,

« Un homme d’esprit a dit de l’ancien gouvernement de la France, que c’était une monarchie absolue tempérée par des chansons.

« Liberté entière était du moins laissée sur ce point.

« Cette liberté était tellement inhérente au carac-

  1. Le Christ est placé au-dessus du tribunal où siège la cour.