Page:Béranger, oeuvres complètes - tome 3.pdf/213

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couplets satiriques, au nombre desquels se trouvait celui-ci :


Sur la route de Chatou
    Le peuple s’achemine,
Sur la route de Chatou,
    Pour voir la f… mine
    Du chancelier Maupeou,
            Sur la rou…
            Sur la rou…
Sur la route de Chatou.


« Faire une chanson contre un chancelier, ou même contre un garde des sceaux, c’est un fait grave. Maupeou, piqué au vif, fulminait contre l’auteur, et le menaçait de tout son courroux s’il était découvert. Pour se mettre à l’abri de la colère ministérielle, le rimeur se retira en Angleterre, et de là il écrivit à M. de Maupeou en lui envoyant une nouvelle pièce de vers : « Monseigneur, je n’ai jamais désiré que 3,000 francs de revenu : ma première chanson qui vous a tant déplu m’a procuré, uniquement parce qu’elle vous avait déplu, un capital de 30,000 francs, qui, placé à cinq pour cent, fait la moitié de ma somme. De grâce, montrez le même courroux contre la nouvelle satire que je vous envoie ; cela complètera le revenu auquel j’aspire, et je vous promets que je n’écrirai plus. »


« En continuant mes observations générales sur le procès de M. Béranger, je vous prierai de ne pas vous arrêter au prétexte, mais d’approfondir la véritable cause : c’est une pure vengeance ministérielle exercée par des hommes dont l’amour-propre trop sensible a été vivement blessé, et qui ne veu-