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connu que l’ambition littéraire, encore d’une manière fort modérée. Jamais supériorité sociale n’a pu le choquer personnellement ; on peut même ajouter qu’il n’eut jamais à en souffrir ; mais il regardait les priviléges de naissance comme une contradiction avec les principes de notre Révolution et comme un obstacle au bonheur de son pays. De là vient la guerre qu’il a cru devoir leur faire, guerre bien justifiée, par la conduite de presque tous les hommes de caste. Béranger a vécu dans un temps où il était si facile de se faire passer pour noble, que, s’il eût eu cette fantaisie, il eût pu la satisfaire, surtout à l’aide de la particule qui accompagne son nom. Loin de là, il sympathisait, par des sentiments de justice et d’humanité, avec les classes inférieures, et il s’est toujours fait un plaisir de rappeler qu’il était né dans cette foule populaire, au progrès et à la consolation de laquelle il a consacré presque toutes ses inspirations. (Note de Béranger.)


Note XCV. — Au sous-titre.

Il serait superflu de rappeler que la plus solide amitié existait entre M. Dupont (de l’Eure) et Béranger. Ce dernier s’en montra toujours glorieux. Les vertus du député sont trop populaires pour qu’il soit non plus besoin d’en faire l’éloge ici. Près de trente ans de magistrature les ont mises en évidence, et la carrière politique a achevé de les illustrer. Une seule épreuve a manqué à ces vertus : les hauts emplois publics ; mais on peut assurer que, si elles y avaient été soumises[1], elles seraient sorties intactes d’une épreuve si périlleuse pour tant d’autres hommes.

  1. Écrit avant 1830. (Note de l’Éditeur.)