Page:Bérard - La résurrection d’Homère, 1930, 2.djvu/123

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

les roches : la grosse mer grondait sur les sèches du bord, terrible ronflement ! tout était recouvert de l’embrun des écumes ! et pas de ports en vue ! pas d’abri, de refuge ! rien que des caps pointant leurs rocs et leurs écueils… ».

Mais bien plus que ces aménagements de lettres et de sons, le drame épique prenait ses auditeurs par la puissance et la continuité de son rhythme. Les auditoires populaires n’apprécient et ne retiennent que les musiques fortement rhythmées. L’épos avait trouvé le chef-d’œuvre des rhythmes verbaux dans sa musique d’hexamètres.

Nos homérisants d’aujourd’hui retrouvent et acceptent enfin une très ancienne vérité que les Anciens énonçaient, reprenaient, illustraient d’exemples à chaque page ou presque de leurs Commentaires : c’est que toute la langue épique fut dominée par les nécessités du grand vers hexamètre qui, seul, y trouve place.

En ce vers de « six pieds » doubles, — c’est le sens du grec hexamètre, — alternent les paires de syllabes longues, spondées, et les trinités d’une longue et de deux brèves, dactyles. L’hexamètre admet le spondée partout, sauf au quatrième ou au cinquième pied, dont