Page:Bérard - La résurrection d’Homère, 1930, 2.djvu/153

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butin-là : car j’avais, disait-il, mécontenté son père et trahi son service, pour commander ma bande au pays des Troyens.

Tel est, à n’en pas douter, le texte primitif : un peu différent du texte que nous a transmis la presque unanimité des manuscrits antiques, il est néanmoins très clair et très complet, pourvu seulement que l’on rétablisse les gestes ou les regards qui accompagnent les adjectifs démonstratifs, ce chargement, ce butin-là. Mais ce ne furent plus que des articles pour les lecteurs des ive et iiie siècles : en conséquence, deux vers furent ajoutés au texte authentique afin de le rendre pleinement intelligible à première lecture :

Il voulait me priver de tout ce butin-là, le butin de Troade, pour lequel j’avais eu tant de maux à souffrir en bataillant sur terre, en peinant sur les flots] : car j’avais, disait-il, mécontenté son père et trahi son service…

Ces deux vers sont, — un seul mot excepté, — la copie de deux vers du chant VIII dans l’épisode « bâtard » des Jeux. Ulysse y dit aux Phéaciens :

Je ne suis pas, aux jeux, l’apprenti que tu crois. J’étais dans les premiers, tant que j’avais pour moi mes bras et ma jeunesse. Maintenant la misère et les chagrins me tiennent : j’ai trop longtemps pâti à