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III
EN SCÈNE

Aucun texte classique ne nous renseigne sur la mise en scène de l’épos durant les siècles des rhapsodes, et nous n’en saurions pas davantage pour le temps des aèdes, si nous n’avions pas le témoignage des Poésies elles-mêmes[1].

L’Iliade nous en apprend peu de chose, en un seul passage : au chant IX, Ulysse et Ajax, envoyés par les autres rois pour apaiser la colère d’Achille, le trouvent dans sa hutte, chantant, pour endormir sa rancœur, « la geste des héros sur la lyre au chant clair » ; Achille,

  1. Je ne fais pas état du prétendu théâtre minoen que certains archéologues ont cru retrouver dans les ruines du manoir crétois de Phæstos : rien ne prouve ni même ne peut suggérer que ces quelques marches d’escalier, coudées à angle droit autour d’une petite aire en plein vent, représentent une salle de spectacle. Les distractions minoennes et leurs courses de taureaux exigeaient des espaces beaucoup plus étendus.