Page:Bérard - La résurrection d’Homère, 1930, 2.djvu/75

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Un compositeur-chanteur, poète et acteur tout ensemble ; une cithare pour l’accompagnement ; une matière poétique dont l’auditoire connaît les données et les personnages et dans laquelle l’aède choisit, pour la circonstance, un épisode ; une double geste, semble-t-il, geste divine, contant la naissance, la parenté et la vie des Immortels, et geste humaine, contant les exploits et les malheurs des héros, leur vie publique et conjugale, leurs guerres et querelles : tels sont les opérateurs, les instruments, les thèmes et les ouvrages de ce genre littéraire, aux premiers débuts que nous en puissions entrevoir.

Le plan retrouvé de Tirynthe nous permet de remettre en place tous les détails que nous donne l’Odyssée sur la salle de spectacle.

Au fond de la grande cour carrée, qui a quelque dix-huit mètres de côté et qu’entourent des colonnades, derrière lesquelles s’ouvrent des magasins ou des chambres pour le personnel domestique, le « haut logis » présente sa maison des hommes, avec une façade de douze mètres de large environ et une profondeur de vingt-quatre. Le rez-de-chaussée (il n’y avait sans doute d’étages qu’en façade) est divisé en trois pièces : aithousa, préau de cinq mètres de profondeur, soutenu par deux colonnes en façade sur la cour et réuni, au fond, par trois