Page:Bérard - La résurrection d’Homère, 1930, 2.djvu/79

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Le chiffre des convives ainsi disposés ne peut guère dépasser la quarantaine. Chacun admet parfois un ami de l’autre côté de sa table. Le chevrier Mélanthios, après avoir insulté et frappé Ulysse sur la route qui conduit au manoir, le devance, lui et le fidèle Eumée qui amène son maître ; il traverse le porche, puis la cour, le préau et l’avant-pièce, entre dans la salle et s’en vient prendre siège en face d’Eurymaque : « c’était son grand ami ». Ulysse et Eumée entrent à leur tour. Ulysse reste dans la porte et s’assied sur le seuil. Télémaque appelle Eumée à sa table :

Eumée, cherchant des yeux, vint prendre l’escabelle aux brillantes couleurs où, d’ordinaire, était assis le grand tranchant qui taillait et coupait les parts des prétendants attablés dans la salle. Eumée, portant ce siège, alla se mettre à table, en face de son maître ; quand il se fut assis, le héraut lui servit sa part avec le pain, qu’il prit dans la corbeille.

Chaque convive a sa place protocolaire. Les maîtres de maison, roi et reine, sont parfois au centre du hall, auprès ou au bord du foyer. Nausicaa, ramenant Ulysse au manoir de son père, lui donne ses derniers conseils :

Tout au bord du chemin, nous trouverons un bois de nobles peupliers : c’est le bois d’Athéna ; une source est dedans, une prairie l’entoure ; mon père